La santé motive les actions positives

Health motivates positive action

Case

“Je m’appelle Fernanda. Je viens d’une famille Nahua du village de Oxtoyahualco dans l’Etat de Guerrero au Mexique. Je suis mère de quatre enfants. Je ne sais ni lire ni écrire. J’ai été agricultrice toute ma vie. Ma principale préoccupation a toujours été le bien-être de ma famille. J’aime la terre où nous vivons. Du temps de ma grand – mère, elle était couverte de belles vallées forestières. Il y avait beaucoup de cours d’eau et de lacs pleins d’eau claire. Il y avait aussi de vastes étendues pour l’agriculture et le pâturage.

Au fil des années, de plus en plus de familles en sont venues à vivre de la terre. Les gens ont commencé à cultiver là où on ne peut pas le faire en réalité. La forêt disparut. Les glissements de terrain et les inondations devinrent récurrents. Le principal problème devint la rareté de l’eau. Il y avait beaucoup de projets d’ONG basées en ville et intervenant dans notre région pour aider à améliorer la situation. Mais pour nous simples villageois, ce n’était pas facile de voir les avantages. Nous étions passifs, pensant que c’était notre destin. Puis un jour, nous nous rendîmes compte que la santé de nos enfants et la nôtre étaient en jeu. Notre eau de boisson n’était pas propre et nous croyions tous que nous perdions notre eau parce que nous ne prenions pas soin de notre forêt. C’est à ce moment –là que je devins active.

A Oxtoyahualco, les champs qui entourent la source d’eau étaient tous des propriétés privées. Mais comme c’était la communauté qui s’occupait réellement d’eux, j’ai appelé les propriétaires et je leur ai demandé de retourner les champs. Pour un avantage collectif, il a été décidé de les clôturer et de planter des arbres et non du maïs. Il a également décidé d’arrêter de couper les arbres. Les décisions ont été prises en Assemblée Générale dans la maison commune, avec les autorités agraires. Ma prochaine étape était d’entrer en contact avec les ONG qui aidaient les communautés à former des groupes d’utilisateurs auto-organisés. Nous avons cartographié notre zone et sur la base de ce que nous avions appris auprès de nos aînés et d’autres communautés, nous avons élaboré nos plans de travail pour notre bassin versant. Nous avons organisé des ateliers et des formations avec l’appui technique des ONG et nous avons pu leur soumettre des propositions de projet pour un financement des améliorations techniques.

Aujourd’hui nous améliorons encore la forêt, nous nous sommes engagés dans une série de moyens d’existence et nous gérons l’approvisionnement en eau. Les projets que nous avons construits ont été décidés dans l’Assemblée, ici dans la communauté. Comme cela, nous décidons entre tous. Les techniciens des ONG viennent certes, mais ils ne décident pas pour nous. Ils disent “Où voulez-vous construire ?” et nous décidons de là cela sera fait. Nous allons à l’endroit où nous pensons que cela doit être construit et nous le regardons tous : ‘C’est un bon endroit’ ? De cette façon, nous en parlons tous et comme nous savons où se trouvent nos sources d’eau, nous pouvons prendre ces décisions entre nous tous dans une assemblée avec la majorité des Ejidatarios. Je fais tout le travail supplémentaire à cause de mes enfants. Et en le faisant, je m’éduque moi-même.”

Le Groupe sur les Etudes Environnementales et Sociales, une ONG mexicaine, est l’un des lauréats de 2012 du Prix Equateur. Nous avons raconté l’histoire, pas du point de vue de l’ONG lauréate du prix, mais du point de vue de l’une des bénéficiaires du projet : un membre du groupe des femmes. Le cas est décrit dans la publication 2013 Groupe des Etudes Environnementales et Sociales du Programme des Nations Unies pour le Développement, Mexique. Equator Initiative Case Study Series. New York, NY.

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